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L’Ébène verte, Tabebuia serratifolia

Famille Bignoniaceae
Genre Tabebuia
Espèce Tabebuia serratifolia
Synonyme :
Handroanthus serratifolius

Noms vernaculaires[1]

Il est le plus connu sous le nom de Lapacho ou Ebénier de guyane.

  • Créole : ébène verte [débenn-vert|, lébène |débenn|, lébène soufré |débenn-soufré].
  • Wayãpi : tayɨ
  • Palikur : kwik
  • Français : ébénier de Guyane
  • Portugais : pau-d’arco, ipê-amarelo
  • Kali’na : arawone

Attention, il ne faut pas le confondre avec les ébéniers d’Afrique appartenant à la famille des Ebenaceae.

Origine [2]

L’ébène verte est un arbre originaire d’Amérique du Sud et centrale. On le retrouve ainsi principalement dans la forêt amazonienne, sur le plateau des Guyanes, la Colombie, la Bolivie et l’Equateur. Dans les territoires français, on ne le retrouve qu’en Guyane.

Répartition géographique

© OpenStreetMap contributors, © OpenMapTiles, GBIF.

Itinéraire technique en Guyane [3]

Il existe deux espèces du genre Tabebuia poussant sur le sol guyanais : l’une d’un ornement florale jaune, le Tabebuia serratifolia et l’autre aux fleurs roses, leTabebuia impetiginosa.

Cette espèce semble apprécier les terrains sains des collines et des bords de rivières à sol filtrant. L’Ebène verte est relativement peu fréquente en Guyane (volume de bois fort à l’hectare inférieur à 1 m3 pour les arbres de plus de 40 cm de diamètre).

D’un point de vu commercial, il est caractérisé comme étant un bois très lourd et très dur. De plus, il se montre résistant aux thermites et aux champignons de pourriture sans besoin de traitement[3]. Il sert donc principalement de bois d’œuvre.

Usages traditionnels[1]

En herboristerie, l’écorce de l’arbre est découpée en très fines lamelles avant d’être préparée en décoction. Les utilisations traditionnelles de l’ébène verte sont toutefois bien plus nombreuses.

Voie orale
  • Fleur : Les Créoles et les Palikur préparent avec les corolles des fleurs une décoction jusqu’à obtention d’un sirop. Ce dernier est un pectoral pour combattre le rhume, la toux et la grippe.
  • Ecorce : De plus chez les Palikur, les Wayãpi et les Chacobo de Bolivie (Muñozet al., 2000a), la décoction d’une faible quantité d’écorce sert, en tisane, à soigner la dysenterie.
Voies externes
  • Ecorce : Chez les Palikur, l’écorce de tronc sèche (l’écorce fraîche étant considérée comme un remède trop puissant), pilée finement et appliquée en emplâtre, est utilisée pour soigner la leishmaniose. L’emplâtre est renouvelé quotidiennement jusqu’à cicatrisation de l’ulcère.
  • Chez les Wayãpi, il est vu comme un arbre hôte des esprits, en conséquence, il est rarement abattu. L’écorce peut servir de remède contre la fièvre, strictement contrôlé par les chamanes. La décoction est utilisée en bain.
  • On retrouve également son utilisation chez les Panare du Venezuela pour soigner les maux de ventre (Boom, 1990)

Au Brésil, selon Balbach (1973), on attribue au liber de cet arbre des propriétés astringentes et on l’utilise contre les stomatites et les ulcères de la gorge d’origine syphilitique.

Propriétés chimiques et biologiques reconnues[1][5]

Hegnauer (1964) mentionne la présence de quinones dans le bois et en particulier de lapachol (4% d’un extrait éthanolique (Burnett and Thomson 1967)) . Cette naphtoquinone présente un potentiel antitumoral (Rao, 1974) et des propriétés antivirales.[6]

De plus, il présente des activités antischistosomales, antiplasmodiales et antibiotiques. Nickell (1959) a signalé des propriétés fongicides et antibactériennes sur les germes gram+ et gram-et sur les mycobactéries.

Le lapachol a été identifié dans le bois de coeur de plusieurs Bignoniacées américaines et asiatiques.

D’autres naphtoquinones ont également été isolées : le désoxylapachol, la α’-éthyl furano-1,4 naphtoquinone, la déhydro α-lapachone et la α-lapachone (Delaveau et Vidal-Tessier, 1988). Le bois de l’ébène verte présente aussi des lignanes (Braga de Oliveira et al., 1993) et des iridoïdes décarboxylés (Lino von Poser et al. 2000).

L’ébène verte contient également de nombreuses molécules d’intérêt des familles suivantes :

  • quinones (comprenant le lapachol)
  • flavonoïdes
  • tannins
  • saponines
  • xyloïdines
  • acides hydroxybenzoiques
  • coumarines

Toxicité

D’après les travaux de Forgacs et al. (1983), la toxicité sur la souris de l’extrait de bois de coeur est faible : la DL50 est supérieure à 100 mg/kg par voie intraveineuse et supérieure à 1000 mg/kg par voie orale.

L’ébène verte comme d’autres espèces du genre Tabebuia peuvent causer des réactions allergiques (dermatites ou troubles respiratoires). Celles-ci se produisent principalement chez des travailleurs du bois qui ont souvent été exposés à de la poudre du bois ou de la cire.[7]

Sources bibliographiques

[1] Pharmacopées traditionnelles en Guyane – B-C (Basellaceae à Cyperaceae) – IRD Éditions (openedition.org)

[2]https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/770290

[3] https://ctbg.cirad.fr/content/download/1076/5693/file/Eb%C3%A8ne_Verte.pdf

[4] https://npgsweb.ars-grin.gov/gringlobal/taxon/taxonomydetail?id=36158

[5]https://www.the-passion.fr/blog/le-lapacho-est-il-vraiment-une-plante-qui-renforce-les-defenses-immunitaires/

[6] Antiviral activity of lapachol, Revista de Microbiologia 1983 Vol.14 No.1 pp.21-26, Lagrota et Al. https://www.cabdirect.org/cabdirect/abstract/19832704160

[7] Tabebuia avellanedae (Griseb.) Lor., Tabebuia serratifolia Nichols and other Tabebuia spp. [MAK Value Documentation, 2000] Occupational Toxicants, Vol. 14 (2000)

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