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L’Aloès, Aloe vera

Famille Aloeaceae
Genre Aloe
Espèce Aloe vera L.

Nom vernaculaires

Créole: aloé[1]

Français : aloès[1]

Espagnol: Sabila[2]

Mahorais: Sakoankankini, Chizia mlili[3]

Autres : Aloe barbadensis Mill[1], Aloès vulgaire[3]

Origine

Le genre Aloe compte plus de 250 espèces, dont la plus célèbre est l’aloès vera. L’aloès est une plante grasse originaire du Soudan, elle a ensuite été introduite dans la région méditerranéenne et dans la plupart des pays tropicaux et subtropicaux du monde[4].

Aire de distribution sur les territoires français

Figure 1 : Carte de présence de l’Aloe vera dans les territoires français (INPN)

Introduite non établie (dont cultivée ou domestique) : France métropolitaine, Guyane française, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et les Iles Eparses.

Introduite : Martinique, Guadeloupe et la Réunion.

Itinéraire technique en Guyane

L’aloès est une plante exclusivement cultivée qui fleurit très rarement en Guyane. Les anciennes feuilles en périphéries (les feuilles les plus éloignées du centre de la plante) sont à récolter en priorité. La récolte peut se faire 3 fois par an, avec un prélèvement maximal de 2 feuilles par récolte [5].

Usages traditionnels 

Feuilles : Les feuilles de l’aloès sont utilisées depuis des siècles pour leurs multiples propriétés et leurs bienfaits sur la santé[6]. Elles sont devenues importantes dans la thérapie populaire moderne, et de nombreux optimistes revendiquent leurs valeurs médicinales[7]. Les feuilles peuvent être utilisées en usage externe (avec le gel) et en usage interne, sous forme de jus et de lotions.

  • En application locale / soin de la peau : Le gel mucilagineux de l’aloès peut être directement appliqué sur la peau pour favoriser la cicatrisation et la régénération de la peau. Il va se comporter comme un pansement naturel et constituer une barrière aux agents microbiens susceptible de ralentir voire arrêter la cicatrisation. Il peut également adoucir la peau, réduire les rides et soigner de nombreuses affections de la peau (l’acné, l’herpès, l’érythème, le psoriasis, l’eczéma, les mycoses, les boutons de fièvre, les irritations cutanées). De plus, il soulage les démangeaisons en cas d’allergies et de piqûres d’insectes. Il est idéal pour traiter les coups de soleil et il protège la peau contre la pollution[9].
  • En utilisation interne / le jus d’aloès : Chez les Palikur, une décoction préparée à partir des feuilles de l’aloès est bue contre le diabète. En effet, l’aloès stabilise la glycémie et réduit également le taux de cholestérol et de triglycérides. Traditionnellement, le jus d’aloès était largement utilisé pour traiter les problèmes urinaires, en prévention des ulcères ou comme tonique et purgatif gastrique[1],[8],[9]. De plus, il peut soulager la digestion en facilitant le transit intestinal. Le jus d’Aloe vera améliore aussi la mobilité des articulations et des muscles[8].

 

Le latex ou l’exsudat : Les feuilles contiennent également le suc d’aloès qui correspond au liquide jaunâtre qui exsude de la feuille, celui-ci est utilisé traditionnellement comme laxatif. L’effet laxatif de l’aloès n’est généralement pas observé avant 6 heures après administration, et parfois pas jusqu’à 24 heures ou plus[8]. En raison de son effet cathartique (effet de « purge »), il est utilisé comme médicament naturel. Il est aussi largement employé comme agent amer dans les boissons alcoolisées.[9]

Propriétés chimiques et biologiques reconnues

PARTIE DE PLANTES
TYPE D’EXTRAITS
    MÉTABOLITES SECONDAIRES
PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES RECONNUES
Familles chimiques principales
Molécules identifiées
Feuilles
Gel, extrait aqueux et éthanolique Flavonoïdes Naringénine

Apigénine

Génistéine

Isovitéxine[10]

Émolliente, anti-oxydante, hypoglycémiantes, hypolipémiantes, cicatrisant, anti-inflammatoire, activité anticancéreuse, analgésique, antiseptiques, antimicrobien, immunitaire[8],[10],[11]

 

Terpènes Lupéol, β-carotène[2]
Alcaloïdes N-méthyltryamine

O-N-diméthyltryamine

G-conicéine

Coniine[10]

Glucides (Monosaccharides et polysaccharides ) Acémannane

Aldopentose

Arabinose

D-galactose

Acide D-galacturonique

D-glucose

Mannose

D-fructose

Galactane

Glucogalactomannane

Glucomannane

Glucose

Mannose

Mannane

Rhamnose

Xylose [2],[4],[10]

Stéroïdes   Campestérol

Sistostérol[8],[9]

Protéines 20 acides aminés et enzymes (Phosphatase alcaline, amylase, catalase, carboxypeptidase, lipase, oxydase, superoxyde dismutase) [2],[4]
Vitamines et

minéraux

Vitamines A,B,C,E

Sodium (Na), Potassium (K), Calcium (Ca), Cuivre (Cu), Fer (Fe), Sélénium (Se), Magnésium (Mg), Phosphate (P), Zinc (Zn) [2],[4],[10]

Exsudat ou latex  coloré Anthraquinones et anthranones Dérivés d’hydroxyanthracène,

Anthraquinone,

Aloïne A et B [10],[11],[12]

Laxatif, cathartique[11]
Chromones Aloésine A-F

Isoaloésine A et D

7-O-méthylaloésine

7-O-méthylaloésinol

7-O-méthylaloéresine A

2-acétonyl-7- hydroxy‑8-(2-furanonyl)-7-hydroxy‑5-méthylchromone

7‑hydroxy‑2,5-diméthylchromone

20-p-O-méthlcoumaroylaloésine[10],[11],[12]

Toxicité

Les propriétés laxatives du latex de l’aloès ont toujours été reconnues et utilisées contre la constipation. De ce fait, de nombreux effets secondaires cliniques ont été relevés suite à une ingestion chez l’homme. Une utilisation prolongée du latex induit un déséquilibre des électrolytes (sodium, potassium, calcium ou magnésium) présents dans le corps à l’origine de diarrhées, de douleurs abdominales, de vomissements ou du développement du colon cathartique (mauvais fonctionnement du côlon). Sur du long terme, les anthracéniques laxatifs du latex peuvent augmenter les risques du développement du cancer du côlon[12].

Aussi, l’utilisation du latex d’aloès chez les femmes enceintes est déconseillée car les propriétés cathartiques peuvent déclencher des contractions utérines et augmenter les risques d’un travail prématuré ou d’une fausse couche[12].

La première utilisation clinique du gel d’aloès remonte aux années 1930 pour traiter des brûlures. Plusieurs essais cliniques du gel ont été réalisés par la suite chez des patients atteints de diabètes ou présentant des brûlures et quelques effets secondaires mineurs ont été relevés, notamment un inconfort, une douleur ainsi que des réactions hypersensibles. En revanche, aucun cas d’effet secondaire sévère ou cancérigène n’a été reporté après usage du gel d’aloès[12].

 

Anecdote

Chez certaines civilisations, l’aloès était considéré comme une plante sacrée : dans l’Égypte Antique, elle représentait la plante dont le « sang » offrait beauté, santé et vie éternelle. D’ailleurs l’aloès ou « élixir de vie éternelle » était utilisé lors des rituels d’embaumements et elle accompagnait ainsi le Pharaon durant son passage vers l’autre monde[9],[12].

Sources bibliographiques

[1] Grenand, P., Moretti, C., Jacquemin, H. and Prévost, M.-F. (2004). Pharmacopées traditionnelles en Guyane. IRD Editions, Paris, France, 816 p.

[2] Aloe vera, Tramilothèque, TRAMIL, Programme de recherche appliquée à l’usage populaire des plantes médicinales dans la Caraïbe

[3] Aloe vera (L.) Burm.f., 1768, Institut National du Patrimoine Naturel 

[4] L.Packer and E. Cadenas (2011). Herbal Medicine Biomolecular and clinical aspects. Taylor & Francis Group, Boca Raton, Florida. 488p.

[5] Pierre Silland, Expert botaniste

[6] A.Surjushe, R.Vasani and D.G.Saple (2008). Aloe vera: a short review. Indian J Dermatol. 53(4): 163–166.

[7] D.G.T.Reynolds (1986). The Aloe vera phenomenon: A review of the properties and modern uses of the leaf parenchyma gel. Journal of Ethnopharmacology, Volume 16, Issues 2–3, Pages 117-151.

[8] P.K. Sahu, D.D.Giri, R.Singh, P. Pandey, S.Gupta, A.K. Shrivastava, A.Kumar, K.D.Pandey (2013). Therapeutic and Medicinal Uses of Aloe vera: A Review . Pharmacology & Pharmacy. 4, 599-610.

[9] K. Manvitha, B.Bidya (2014). Aloe vera: a wonder plant its history, cultivation and medicinal uses. Journal of Pharmacognosy and Phytochemistry. 2 (5): 85-88.

[10] R.Kumar, A.K.Singh, A.Gupta, A.Bishayee, A.K. Pandey (2019). Therapeutic potential of Aloe vera—A miracle gift of nature. Phytomedicine. 60, 152996.

[11] N.Chinchilla, C.Carrera, A.G.Duran, M.Macias, A.Torres, F.A.Macias (2013). Aloe barbadensis: how a miraculous plant becomes reality. Phytochem Rev. 12:581–602.

[12] X .Guo & N.Mei (2016). Aloe vera: A review of toxicity and adverse clinical effects. Journal of Environmental Science and Health, Part C . 34, 2.

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