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La sensitive, Mimosa pudica

Famille Fabaceae
Genre Mimosa
Espèce Mimosa pudica L.

Noms vernaculaires [1], [2], [3]

Français : sensitive

Créole : radié lan mort, Mamzel Marie.

Wayãpi : yɨwã yɨ

Palikur : miavan kat

Anglais : touch me not, live and die, shame plant, humble plant, sensitive plant

Origine[4]

La sensitive est une plante annuelle originaire d’Amérique tropicale qui s’est aujourd’hui largement naturalisée à travers le monde.

Aire de distribution sur les territoires français[2]

Carte de présence de Mimosa pudica dans les territoires français (INPN)

Présente (indigène ou indéterminé)

Cryptogène

Introduite

Introduite envahissante

Itinéraire technique en Guyane[5]

En Guyane, la sensitive est considérée comme un nuisible mais pas comme une plante envahissante. Cette plante est rudérale, elle est surtout retrouvée aux abords des habitations, des routes ou au niveau des terrains agricoles. Pour une récolte sans risques des feuilles, il est préférable de se munir de gants car la tige est épineuse, de couper la tige puis de l’effeuiller. Il est également possible de récolter les racines sans porter atteinte au développement de la plante en récupérant uniquement les racines adventices ou secondaires tout en conservant la racine principale.  La plante se propage aisément par bouturage ou par semis.

Usages traditionnels 

La sensitive était populaire au 16ème siècle comme plante médicinale pour soigner les maladies du tractus génital féminin par exemple. Les feuilles et les racines sont les principales parties de la plante traditionnellement utilisées.[6]

Feuilles : Les feuilles, en association avec d’autres plantes, sont utilisées pour traiter les infections urinaires ainsi que les hémorroïdes. Le jus permet de soigner les sinus et permet de stopper une hémorragie interne. En cataplasme, les feuilles sont appliquées pour traiter les blessures, les ulcères, les hydrocèles ou les glandes enflées.[6], [7]

Racines : La décoction des racines est efficace contre les troubles urinaires. Elle permet également de soigner la fièvre, la syphilis, la dysenterie ou encore les morsures d’insectes.  La racine est également consommée par voie orale pour soigner des morsures de serpents.[6]

Propriétés chimiques et biologiques reconnues 

PARTIE DE PLANTES
TYPE D’EXTRAITS
MÉTABOLITES SECONDAIRES
PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES RECONNUES
Familles chimiques principales
Molécules identifiées
Feuilles
Méthanolique, Éthanolique et aqueux Alcaloïdes Mimosine[8] Antimicrobien

Anti inflammatoire

Antioxydant

Analgésique

Cicatrisant

Hyperglycémique[6], [9]

Acides phénoliques Acide chlorogénique

Acide gallique[10]

Flavonoïdes 7,3’,4’-trihydroxy-3,8-dimethoxyflavone

5,7,3´,4´-tetrahydroxy-6-C-[β-D-apiose-(1→4)]-β-D-glycopyranosyl flavone

Chrysine

Flisétone

Isorientine

Orientine

Isovitexine

Vitexine

Lutéoline

Rutine[10], [11], [12]

Stérols ß-sitostérol[8]
Racines
Méthanolique, Éthanolique et aqueux Alcaloïdes Mimosine[6], [8] Aphrodisiaque

Cicatrisant

Antivenimeux[6], [9]

Composés phénoliques Flavonoïdes

Tanins hydrolysables

Tanins condensés[8]

Stérols ß-sitostérol[8]

Toxicité

Aziz et al (2014) ont évalué la toxicité aiguë de trois extraits (au méthanol, à l’éthanol et au chloroforme) préparés à partir de la plante de sensitive entière et sèche. Pour chaque extrait, les doses de 500, 1000 et 2000 mg/kg ont été administrés sous cutanés chez 6 souris. De l’eau saline à 0,9 % a été utilisée pour le groupe témoin. Les souris ont été observées toutes les heures pendant 6 heures, puis elles étaient sous observation pendant 14 jours. Aucun signe clinique de toxicité ni de mortalité n’ont été observé chez le groupe de souris témoin ni chez les souris qui ont reçu l’extrait les heures qui ont suivi l’injection ni les 14 jours d’observation.[13]

Au cours d’une étude pré-clinique menée par Vaidya & Sheth (1986), un extrait aqueux préparé à partir de la racine de sensitive a été administré chez 9 femmes, à la dose de 5 à 10 mL à raison de 3 à 4 fois par jour. À l’issu de l’étude, aucun effet secondaire n’a été observées chez les patientes.[6]

L’ensemble de ces résultats montrent les faibles risques associés à l’utilisation de la sensitive. Néanmoins, il est toujours important de respecter les doses d’usages préconisées.

Anecdote

La sensitive porte bien son nom ! En effet, au moindre toucher, les folioles de la sensitive se ferment en se repliant puis s’ouvrent de nouveau quelques minutes après.[5] Cette réaction pourrait s’apparenter à un système de défense car les animaux et herbivores ne se nourrissent pas de feuilles mortes. De plus, en cas d’intempérie, les feuilles sont moins exposées lorsqu’elles sont fermées. En Guyane, l’anecdote veut que « Mamzel Marie ferme sa porte au diable qui rôde… ».[3]

Sources bibliographiques

[1] P. Grenand, C. Moretti, , H. Jacquemin. and M-F. Prévost (2004). Pharmacopées traditionnelles en Guyane. IRD Editions, Paris, France, 816 p.

[2] https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/447356/tab/taxo. Consulté le 09 juin 2020.

[3] https://www.franceguyane.fr/actualite/education-sante-environnement/le-mimosa-pudica-un-grand-sensible-167136.php. Consulté le 9 juin 2020.

[4] http://www.tramil.net/fr/plant/mimosa-pudica. Consulté le 09 juin 2020.

[5] Pierre Silland, Expert botaniste

[6] H.AhmadS.SehgalA.MishraR.Gupta . Mimosa pudica L.(Laajvanti) : An overview. Pharmacognosy Reviews. 6 (12):115-124.

[7]G. H. Vaidya, U. K. Sheth (1986).Mimosa pudica (Linn.) its medicinal value and pilot clinical use in patients. Ancient Science of Life.  3, 156-160.

[8] J.Vejayan, A.Jamunaa, I.Halijah, S.Ambu (2016). Adverse effects of tannin contained in Mimosa pudica roots extract. Journal of Applied Science. 16, 477-483.

[9] B.Joseph , J.George, J.Mohan (2013).Pharmacology and traditional uses of Mimosa pudica. International Journal of Pharmaceutical Sciences and Drug Research. 5(2), 41-44.

[10] S.Ijaz, H.M.S.Khan, Z. Anwar, B.Talbot, J.J. Walsh (2019). HPLC profiling of Mimosa pudica polyphenols and their non-invasive biophysical investigations for anti-dermatoheliotic and skinreinstating potential. Biomedecine & Pharmacotherapy. 109, 865-875.

[11] L.F. Kirk, M. V. Møller, J. Christensen, D. Stærk, P. Ekpe, J.W. Jaroszewski (2013).A 5-deoxyflavonol derivative in Mimosa pudica. Biochemical Systematics and Ecology. 31, 103-105.

[12]J.ZhangK.YuanW.L. ZhouJ. ZhouP.Yang (2011). Studies on the active components and antioxidant activities of the extracts of of Mimosa pudica Linn. From southern China. Pharmacognosy Magazine. 7 (25), 35-39.

[13] U. Aziz, R. Akther, M. Shahriar, M.A. Bhuiyan (2014). In vivo pharmacological investigation of Mimosa pudica .L. International Journal of Pharmacy and Pharmaceuticals Sciences. 6 (2), 66-69.

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