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La Graine-en-bas-feuilles, Phyllanthus amarus

Famille

Phyllanthaceae

Genre

Phyllanthus

Espèce

Phyllanthus amarus Schumach. & Thonn.

Noms vernaculaires [1],[2],[3]

Créole : graine-en-bas-feuilles ; grenn-anba-fèy ; quinine créole

Français : petit tamarin blanc

Anglais : black catnip ; hurricane weed ; quinine weed; carry me seed

Origine[2],[3]

La graine-en-bas-feuille est une herbe annuelle qui est originaire d’Amérique tropicale et des Antilles. Elle est devenue pantropicale aujourd’hui.

Aire de distribution sur les territoires français (INPN)

Carte de présence de Phyllantus amarus dans les territoires français (INPN)

Présente (indigène ou indéterminé)

Introduite

Introduite non établie (dont cultivée ou domestique)

Itinéraire technique en Guyane [4]

La graine-en-bas-feuille est une plante autochtone de Guyane qui est rudérale, c’est-à-dire qui pousse dans des espaces modifiés par l’activité ou la présence humaine. Pour récolter la plante sans porter atteinte à son développement, il suffit de prélever uniquement les parties aériennes qui comprennent les feuilles, les pétioles, les limbes et les graines. En effet, cette plante pousse facilement seule.

Usages traditionnels 

La graine-en-bas-feuille est traditionnellement utilisée en tant que plante médicinale dans divers pays du monde notamment en médecine Ayurvédique depuis plus de 1000 ans.[5]

  • Par voie orale

Une décoction ou une infusion préparée à partir des parties aériennes ou des feuilles uniquement est utilisée pour traiter la gonorrhée, la malaria, la diarrhée, la dysenterie, les maux d’estomac ou encore la jaunisse.[4] En Guyane, chez les créoles, les parties aériennes sont utilisées pour préparer une tisane amère qui est consommée comme fébrifuge, diurétique et cholagogue.[6] En infusion, la graine-en-bas-feuille était traditionnellement utilisée comme abortif par les indiens de la Caraïbes.[5] Au Suriname, la plante entière est bouillie dans de l’eau ou macérée dans le rhum pour préparer le « BITA » puis est consommée pour purifier le sang ou en prévention ainsi que pour traiter certaines maladies.[6]

  • En application topique

Le jus de feuilles est employé pour traiter les otites et peut s’appliquer également sur les blessures ou les abcès. Chez les femmes, afin de traiter les aménorrhées, un suppositoire préparé à partir de pâte de feuilles est placé dans le vagin. En Ouganda, les parties aériennes broyées sont appliquées en cataplasme sur les morsures de serpents.[4] La graine en bas feuilles peut également être utilisée en bain pour soigner la rougeole.[5]

Propriétés chimiques et biologiques reconnues 

PARTIE DE PLANTES

TYPE D’EXTRAITS MÉTABOLITES SECONDAIRES PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES RECONNUES
Familles chimiques principales

Molécules identifiées

Feuilles, parties aériennes Aqueux (infusion/décoction ; Organique (méthanol, éthanol) Alcaloïdes Sécurinine ; Dihydrosécurinine ; Tétrahydrosécurinine ; Sécurinol ; Allosécurine ; Norsécurinine ; Épibubbialine ; Isobubbialine ; 4-méthoxy dihydrosécurinine ; 4- méthoxytétrahydrosécurinine ; 4-hydrosécurinine.[6],[7]

 

Antimicrobien ; Antiinflammatoire ; Antioxydant ; Analgésique ; Antipaludique ; Antidiabétqiue, Hépatoprotectrice [6],[7],[8]
Flavonoïdes Astragalène ; Queréctol ; Quercitrine ; Isoquercitrine ; Phyllanthusiine ; Rutine.[6],[7],[8]
Lignanes Phyllanthine ; Hypophyllanthine ; Niranthine ; Phyltetraline ; Nirtetraline ; Isonirtetralin ; Hinokinin ; Inte- traline ; Isolintetraline ;  Déméthylènedioxy-niranthine ; 5-déméthoxy- niranthine[6],[7],[8]

 

Stérols Amarostérol A

Amarostérol B [6],[7],[8]

Tanins Géraniine; Amariine ;  Furosine ; Acide géraniinic B ;Acide amariinique; Amarulone ; Acide répandusinique A ; Corilagine ; Isocorilagine, ; Élaéocarpusine ;  Phyllanthine A, B, C, D [6],[7],[8]

Toxicité

Toxicité aiguë et subaiguë d’extraits aqueux et éthanoliques de Phyllanthus amarus ont été évalués respectivement chez des rongeurs. Une dose orale unique de à 5 g/kg n’a pas entraînée de mortalité ni de changement significatif chez les animaux traités sur une période de 14 jours. Dans l’étude de toxicité subaiguë, des extraits ont été administrés (1 et 3 g/kg) quotidiennement par gavage aux rats pendant 28 jours. Aucune différence significative n’a été observée en ce qui concerne la prise de poids et les taux de glycémie entre les groupes témoins et les groupes traités. La biochimie clinique n’a révélé aucune toxicité. Aucun changement histopathologiques n’a été observé dans le foie, les reins et le pancréas. Des extraits de Phyllanthus amarus pourraient alors être considérés comme sûrs chez les animaux par voie orale (DL 50 > 5 g/kg).[9]

Une seconde étude chez des rongeurs a estimée que Phyllanthus amarus n’est pas toxique chez les rongeurs dans le cas d’une dose unique ou de doses répétées pendant 28 jours. Cependant, certaines fractions obtenus par chromatographie ont montré des effets potentiellement nocifs sur le système sanguins. De plus, les études restent limitées quant aux potentiels genotoxique, mutagène et reprotoxique. D’autres travaux seraient nécessaires. C’est pourquoi il est important d’être prudent lors de l’utilisation de Phyllanthus amarus comme plante médicinale. [10]

Anecdote

La plante « graine-en-bas-feuille » se nomme ainsi car les fruits sont disposés sous les feuilles. De plus, les feuilles de cette plante se comportent un peu comme la sensitive, elles se referment aussi le soir et par temps de pluie.[3]

Sources bibliographiques

[1]G.H. Schmelzer & A. Gurib-Fakim (2008). Ressources végétales d’Afrique tropicale 11(1). Plantes médicinales (1). [Traduction de : Plant Resources of Tropical Africa 11 (1). Medicinal plants 1. 2008]. Fondation PROTA, Waneningen, Pays-Bas/ Backhuys Publishers, Leiden, Pays-Bas/CTA, Waneningen, Pays-Bas. 869 pp.

[2] J.L.Longuefosse (2000).100 plantes médicinales de la Caraïbe. Gondwana éditions.

[3] P.Grenand, C. Moretti,  H. Jacquemin. and M-F. Prévost (2004). Pharmacopées traditionnelles en Guyane. IRD Editions, Paris, France, 816 pp.

[4] Pierre Silland, Expert botaniste

[5]  B.Joseph & S.J.Raj (2011).An overview : Pharmacognostic properties of Phyllanthus amarus Linn. International Journal of Pharmacology. 7 (1), 40-45.

[6] J.R.Patel, P.Tripathi, V. Sharmaa, N.S.Chauhan, V.K.Dixi (2011). Phyllanthus amarus: Ethnomedicinal uses, phytochemistry and pharmacology: A review. Journal of Ethnopharmacology. 138, 286-313.

[7] K.P.F.O.Kone (2018). Applications des techniques de chromatographie et de spectroscopie dans l’identification des métabolites secondaires de 3 plantes antidiabétiques et anti hypertensives de la pharmacopée ivoirienne. Thèse de Doctorat, Institut National Polytechnique, Côte d’Ivoire.

[8] C.A.L.Cassuya, D.F.P.Leite, L. Vila de Melo, V.L.G. Rehder, J.B.Calixto  (2005).Anti-inflammatory properties of extracts, fractions and lignans isolated from Phyllanthus amarus. Planta Medecine. 71, 721-726.

[9] Lawson-Evi, Povi & Eklu-Gadegbeku, Kwashie & Agbonon, Amegnona & Aklikokou, Kodjo & Serge, Moukha & Creppy, Edmond & Gbéassor, Messanvi. (2008). Toxicological assessment on extracts of Phyllanthus amarus Schum and Thonn. Scientific Research and Essays. 3.

[10] Adedapo, A.A., Abatan, M.O., Idowu, S.O., & Olorunsogo, O.O. (2005). Toxic effects of chromatographic fractions of Phyllanthus amarus on the serum biochemistry of rats. Phytotherapy research : PTR, 19 9, 812-5.

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